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27 février 2011 7 27 /02 /février /2011 17:52

 

La Pédale est un hebdomadaire cycliste bien oublié. Pourtant, de septembre 1923 à décembre 1928, il a enchanté les amateurs. Ses portraits, par le dessin ou le texte, ses rétrospectives, ses idées, sa volonté de parler aussi de la province en font un témoin inestimable.

Je possède quelques centaines de feuilles éparses et en mauvais état de ce magazine aux textes de grande qualité qui s'intéressait à tous les cyclismes.

De temps à autres, parce que je ne sais pas trop scaner corectement, je mettrai sur mon blog quelques un de ces portraits pour servir à l'histoire du cyclisme.

Je pense que le pseudonyme de Marco cachait le nom du rédacteur en chef Marcel Gentis. J'adore ses formules et son vocabulaire. Son amour des gens et du cyclisme également.

Je vais commencer par Georges Coupry, parisien bon teint, marseillais d'adoption. En fin de carrière il créa ou fit revivre la Pédale Joyeuse. Il organisa des sorties courses auxquelles il participait avec des amateurs de tous âges. Il permit à quelques jeunes gens doués d'aller tenter l'aventure de la qualité au V.C.L. de Paul Ruinart. Il mit sur pied des gentlemen... Bref il consacra toute sa vie au cyclisme, et son fils "Nono" reprit le flambeau jusqu'à son dernier souffle. Sans eux le vélo à Marseille ne serait pas ce qu'il est. Voici le texte de la Pédale :

 

 

Coups de plume

 

Georges Coupry

 

Si nous lâchions un peu le coude aux "grands vainqueurs" ou si vous aimez mieux, les champions professionnels, pour parler un peu d'un "demi-pur" qui a lui aussi pas mal de succès sur la conscience, Georges Coupry!

Coupry forme, ainsi que vous le savez, avec Marcel Rollion, une équipe à la redresse, une équipe reine chez les amateurs et les indépendants. Tout l'hiver, au Vél' d'Hiv', tout l'été, à la Cipale – et maintenant à Saint Denis – les deux hommes de la "Générale" ont fait et font encore les quatre cents coups et on les regarde comme la terreur! Il est de fait qu'ils sont dangereux et leur palmarès en fait foi.

Parlons aujourd'hui, si vous le voulez bien de ce Coupry, l'homme vite de l'équipe, qui arracha pour elle tant de décisions in extremis quand le sort n'avait pas voulu qu'elle doublât le lot.

 

***

Georges Coupry est un gars bien planté, carré d'épaules. Un profane en l'apercevant, dirait qu'il l'eut pris plus volontiers pour un boxeur car, effectivement, l'homme au maillot bleu et blanc arbore sur une face rose et blonde un nez aplati. En quoi le profane serait tout de même connaisseur puisque Coupry débuta dans le sport en faisant de la boxe; il mit les gants au Gymnase Christmann comme amateur, mais ne persévéra pas. Le sport pugilistique en fit tout de même un bel athlète dont les 90 kilogrammes ne dépareraient pas les 180 centimètres que déclaraient la toise.

Que je vous dise aussi que Coupry n'a pas encore vingt-quatre ans étant né à Paris le 16 décembre 1904.

 

***

Il débuta dans le sport cycliste sors la bannière de la F.S.F. C'était en mai 1923. Sur la route, naturellement. Et sur l'itinéraire alors classique, de Choisy le Roi-Versailles et retour, bien entendu. Un trac de première le tenait au départ, s'il n'allait pas pouvoir tenir le train, de quels sarcasmes ses camarades n'allaient-ils pas l'accabler! Et toute son attention, pendant la "corrida", fut de s'agricher après le lot de tête avec l'énergie du désespoir. Il y parvint et, mieux, il trouva dans les cent derniers mètres, le ressort nécessaire pour sauter ses adversaires – ces débutants ont une audace – connaissant ainsi sa première victoire avec sa première course.

Inutile de vous dire qu'à la fois suivante, le trac avait disparu; notre gars avait un de ces morals! Il fit encore dix courses, se classant toujours dans les trois premiers.

L'année suivante, il fit du cross et fut second du Championnat de France de la F.S.F. Ayant été battu par Tiéchard, sur piste, dans le Prix d'Ouverture, il prit sa revanche en gagnant sept courses. Après quoi, il "changea de crèmerie" et se fit licencier à l'U.V.F.

 

***

Nous étions au mois de mai. Coupry commence à courir en américaine avec Pajon. Il fait le dernier sprint de cette première américaine et se fait coiffer par Galvaing. Retenez bien ceci, car Galvaing sera longtemps son tortionnaire, son "barre la route".

Il participe aux Jeux Olympiques; il se fait battre en demi-finale par Faucheux et Tasselli, mais courait " avec des boyaux de route!"

Après les Jeux, il revient aux américaines, sur dix, il en gagne quatre et s'assure six places de second. Puis l'idée lui reprend de courir sur la route; il connait deux victoires.

Revenu à la piste, il est champion de vitesse de Paris-Sportif devant Chennevières, Galvaing et Roudy.

A la fin de l'année, il part au régiment; il "couraille" un peu à Belfort, participe au Championnat de France militaire... mais est battu par Galvaing.

 

***

De retour en 1926, il reprend sa "haridelle" de piste et court au Vél' d'Hiv'; mais il ne se trouve pas à son aise sur l'érable grenellois.

En 1927, il s'aligne dans le prix d'Ouverture sur route; insuffisamment entraîné, il se classe quand même quatrième; dans les challenges de Paris-Banlieue, malgré 150 concurrents au sprint final, il triomphe aisément avec 20 mètres d'avance! Et allez donc!

Il s'aligne également dans le Championnat de Paris-Banlieue sur piste, qu'il gagne également devant les meilleurs pistards parisiens. C'est là un exploit unique d'avoir enlevé la même année les deux épreuves " route et piste".

Au cours de l'année, quatorze succès s'inscrivent à son palmarès, tant sur route que sur piste, en vitesse ou en américaine. Il avait espoir de se distinguer au Grand Prix de Paris... oui mais, Galvaing était là, et ce fut lui qui passa... premier la ligne d'arrivée. Idem au Riguelle, mais Coupry a la satisfaction de battre Revelly et Desvilles. C'est toujours ça...

 

***

Son association avec Marcel Rollion date du début de l'année dernière. Elle fut fertile en victoires. Tant et si bien que, tous deux, furent conviés l'hiver dernier à tenter fortune aux côtés des as. L'émotion et la déveine, aussi, de tomber un jour où les "gros" étaient déchaînés leur valut un insuccès, mais ils n'en avaient pas moins tenu le coup. En tout cas, Coupry s'était désormais familiarisé avec la piste grenelloise.

Et, depuis la séance continue...

Coupry deviendra certainement un américain de "première"; il n'a pas encore passé l'âge où les espoirs ne sont plus permis; il aurait même tort de ne plus espérer.

En attendant le jour où il tournera "pro", il passe son temps à débiter des articles de pêche, car c'est là sa profession. A telle enseigne, que ses camarades l'appellent Pénéloppe, parce qu'il est une marque de racine qui porte ce nom. Ils ont encore été "chics" de ne pas le surnommer "la Tortue!"

 

Marco

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