Hier, lors de la réunion mensuelle du SUC (Stade Union Cavaillon), notre président, Armand Costedoat, qui sachant mon penchant pour l'histoire du cyclisme, m'avait apporté en guise de cerise un peu jaunie La République des Pyrénées du mardi 9 août 1988 relatant la victoire de Dominique Arnaud dans le premier Critérium de Monein.
Il est du Sud Ouest Armand et faute d'avoir trouvé un Van Gogh ou un Cézanne dans son grenier il a retrouvé ce trésor que sa valeur lui a permis de m'offrir. Sur ces pages qu'il venait de découvrir avant moi, il avait nostalgiquement noté au stylo bleu : "Une autre époque!"
Daniel Mangeas assisté de Jean Claude Larrecq assurait l'animation des lieux. Dominique Arnaud déclarait à l'arrivée ; "J'espère dans 25 ans revenir à Monein fêter le 25° anniversaire de ce critérium pro." Nous sommes en 2013, le critérium s'est déplacé à Lacq-Audéjos, j'espère que l'ami Dominique y était...
Dans leur enthousiasme, les journalistes présents ont oublié les 15 et 16°, c'est sans importance, la fête était là (apparemment un autre amateur Bagueste aurait terminé).
Vous n'avez pas de photos parce que je n'ai plus ni imprimante ni scaner, au moment du rééquipement j'essaierai d'y penser.
8-08-1988
1° Critérium de Monein
1 Dominique Arnaud (Reynolds)
2 Jonny Weltz (Fagor)
3 Roland Le Clerc (Caja Rural)
4 Dominique Garde (Système U)
5 Charly Bérard (Fagor)
6 Thierry Marie (Système U)
7 Régis Clère (Teka)
8 Jean Claude Bagot (Fagor)
9 Frédéric Garnier (Toshiba)
10 Philippe Leleu (Toshiba)
11 Frédéric Pédegaye (CC Béarnais)
12 Philippe Casado (Z-Peugeot)
13 Gilles Sanders (Kas)
14 Badie (Oléron)
15
16
17 Philippe Bouvatier (BH)
18 Thierry Claveyrolat (RMO)
19 Eric Caritoux (Kas)
20 Pascal Poisson (Toshiba)
21 Joël Pélier (Système U)
22 Christian Jourdan ((Toshiba)
23 Vincent Barteau (Kas)
24 Hourdebaigt (CC Béarnais)
25 Didier Labourdette (CC Béarnais)
Je ne résiste pas à vous donner l'article savoureux de Jacques Caubet dans la République des Pyrénées du mardi 9 août 1988 :
Monein en haut du guidon
Monein en connaît un rayon : depuis 1922, c'est Joseph Autaa d'Audéjos qui le dit ; le premier à franchir toute selle dehors une ligne d'arrivée qui réserve encore des réactions en chaîne. Le premier amateur à obtenir un trophée dans la noble cité du jurançon a mûri depuis en donnant l'exemple. Le critérium, réunissant des vedettes du Tour de France ouvrant un palmarès inédit de même aux non moins initiés, a obtenu le succès qu'on réserve généralement dans les places fortes de la petite reine : plusieurs milliers de personnes chauffées "à blanc" entre terrasses ouvertes et barrières réglementaires opéraient Monein en haut du guidon.
Côté course, les artistes, shorts noirs et maillots "fluo", annonçaient la couleur. Côté jardin, rien à envier, ça se propageait par grappes, le nez au bord de l'asphalte, maintenu impérieusement par le service d'ordre. Le petit village des coteaux vinicoles dont certains versants peuvent briguer l'appellation de "Petit Eyquem" s'était offert une danseuse. Pas seulement dans la montée de la place centrale qui conduit les sportifs jusque chez "Pétuya", là où le blanc prend le goût de la goyave, après les capiteuses bordure de "chez Denise" de "l'Union", de "l'Escale" ou des "Voyageurs", mais sur le tracé, à cet endroit-là, pentu comme un toboggan d'amygdales, qui efface la vaillance et l'effort d'un coup d'éponge.
Moi, j'ai préféré prendre la voiture-balai qui permet de sucer les roues des fugitifs. Guy Bosgiraud, à côté, avait laissé orpheline sa moto de suiveur du Tour, pour me parler en professionnel de la partie la plus charnue de Jeannie Longo dans ses escapades préméditées de son 2-6. L'aurore péremptoire des départs aux yeux mi-clos cédait la place à la démonstration. Les sponsors y étaient allés de leurs royalties et le comité des fêtes autochtone de ses économies.
L'exhibition en tord-boyaux pour les bicyclettes, ça valait Mickaël Jackson au Parc des Princes. Le tumulte, les applaudissements des deux mains à Monein, ça valait le devant de la Seine. En marge du régime sans selles... En partant, j'ai baissé la tête. On m'a dit que j'avais l'allure d'un coureur.