Joël CLERC
On n'a pas besoin d'avoir
gagné le Tour de France, ni même d'y avoir participé pour faire partie de la grande famille de ceux qui ont fait le cyclisme. C'est le cas de Joël Clerc qui m'a fait l'honneur de me parler de sa
trop courte carrière.
Je suis né le 21 août 1932 et
j'ai couru de 1949 à 53 à la Pédale Nancéenne, et en 1956, j'étais inscrit au Club de Jussey (Haute Saône).
1-05-1950
Grand Prix Fallot à Belfort
80km 200 engagés 150 partants 1 Gavillot (VMC
Valentigney) bic Peugeot 2h17'41" 2 le vétéran Alphonse Karm (VCB) à 1'05" 3 Joël Clerc (Vesoul) 4 Cart 5 Enderlein 6 Kucetta 7 Kleindienet 8 Adam 9 Martelet
19 ou 20-08-1950 Grand Prix des Commerçants à
Chalindrey
135km 1 Antonin Pittet (Dijon) 4h00'29" 2
Coulichet 3 Seruet 4 Saulitsi 5 Joël Clerc
1951 2° Championnat de France Universitaire
à Reims
19 au 21-06-1953 Circuit Pyrénéen à Lourdes
pro-indés 1 Joseph Pagotto 35 Joël Clerc
24 au 30-06-1956 Route de France 1 Raymond
Mastrotto 37 Joël Clerc
En ce qui concerne le
service militaire, que j'ai effectué (en partie au Maroc), c'est bien évidemment ce qui a abrégé ma carrière cycliste. Car il était prévu, suite au résultat de la dernière compétition
internationale que j'avais disputée fin septembre 1953 à Remiremont (Vosges), que je sois retenu pour justement participer au Tour du Maroc, en mars 1954! Et en février
1954, au lieu de rejoindre le Bataillon de Joinville, comme initialement prévu, je me suis retrouvé incorporé à l'école des transmissions de l'armée de l'air à Fez! Ce qui a mis un terme à mes
ambitions cyclistes, car durant deux ans, jusqu'à ma libération fin février 1956, je n'ai pas couru.
Et pour achever ma déception,
en mars 54, le Tour du Maroc faisait étape à Fez. Ce jour-là, j'étais de garde: J'en ai pleuré!
A ma libération, fin février
56, j'ai immédiatement repris l'entraînement, sous des conditions atmosphériques très fraîches: -20degrés, avec Nicolas Baronne, qui étais venu me rendre visite en Haute-Saône. Il était passé
professionnel en 55, suite à sa victoire dans la Route de France 54. Et il m'avait affirmé qu'il était intervenu personnellement auprès de l'organisateur Jean Leulliot, organisateur aussi de
Paris-Nice, pour que je puisse disputer cette Route de France 56, suite à mes résultats des années 52-53, durant lesquelles il m'avait connu. Lui faisait partie du club Vélo Club Courbevoie
Asnières, club phare de ces années-là.
J'ai repris
l'entraînement cycliste durant deux mois : mars-avril 56, afin de participer à la course habituelle de début d'année, 29 avril à cette époque, à Corre (Haute-Saône), course à
laquelle j'avais terminé deuxième devant Barone en 1953, et où je terminais à nouveau deuxième cette année 56.
Le 2 mai 56 j'ai lu dans le
journal hebdomadaire "Route et Piste" de Jean Leuillot, la composition des équipes de la Route de France 56: Mon nom n'y paraissait pas!
Déception totale. Je venais de
me marier et de m'établir à mon compte dans une entreprise commerciale, j'ai donc décidé de mettre un terme à mes ambitions cyclistes... jusqu'au vendredi matin 22 juin 56, où je
découvrais enfin mon nom dans l'équipe: "Fraternité Française", pour le départ à Clermont-Ferrand, le dimanche matin 24 juin!
C'est dans ces conditions que
je me suis rendu à Clermont-Ferrand, et que j'ai pris part à cette Route de France. J'aurais tant voulu participer à cette épreuve en pleine possession de mes moyens!
Parti sans entraînement,
avec du matériel datant de trois ans, n'ayant pas eu le temps de le remettre à
neuf, j'ai tenu à terminer coûte que coûte, (37ème): la Route de France étant mon rêve de jeune cyliste.
A l'issu de cette course,
j'ai décidé d'arrêter la compétition, car je m'étais rendu compte, suites aux "traitements" efficaces du soigneur de notre équipe: Roger Rioland, (ancien champion du monde de poursuite), que
mes forces ne provenaient pas d'un résultat d'entraînement normal: j'avais toujours gagné mes courses les années précédentes, imbibé d'eau minérale sucrée, allongée de jus de fruit. Et là,
je réussissais à terminer les étapes malgré un manque d'entraînement total.
1957 Joël Clerc, Nicolas Barone, Paulette Barone et un ami cycliste
Cette réflexion ne m'empêche
pas de considérer que Fausto Coppi, Jacques Anquetil, Roger Rivière, Lance Amstrong,
Jalabert et absolument tous les "Autres" sont de très grands champions. Car comme le disait Anquetil: si on pique un cheval de bois, il n'avance pas plus vite.
Ensuite, de 2000 à 2010,
je m'étais mis au vélo couché: sensations très agréables. j'ai parcouru les Vosges ainsi que les Alpes dans cette position.